Le crowdfunding s’est développé avec internet au cours des années 2000. Cela consiste pour une entreprise à emprunter auprès de particuliers via un intermédiaire que l’on appelle plateforme.
Cette technique, encore appelée financement participatif, est née de deux constats. Le premier est la difficulté pour les entreprises à obtenir des emprunts auprès des banques qui durcissent leurs conditions d’octroi. Le second est la baisse de la rentabilité des placements des particuliers.
Dans la pratique, les entreprises présentent leur projet et leur besoin à un organisme spécialisé dans les opérations de crowdfunding (la plateforme). Cet intermédiaire entre l’entreprise et le particulier « sélectionne » les projets viables et les met en ligne sur son site. Les particuliers intéressés s’inscrivent sur la plateforme et peuvent accéder aux projets qui les intéressent et investir.
Il existe plusieurs types de placements mais les plus répandus sont le « credit crowdfunding » et l’«equity crowdfunding ».
Le « credit crowdfunding » est un emprunt. Le particulier prête à l’entreprise et perçoit des intérêts. C’est un placement rentable puisqu’il rapporte entre 5 et 10% d’intérêts.
L’« equity crowdfunding » est une prise de participations. Le particulier achète des actions de l’entreprise. Il devient actionnaire et peut espérer le versement de dividendes. Il ne touche pas d’intérêts mais bénéficie de déductions fiscales dans cette opération.
Contrairement à un placement classique, vous pouvez perdre jusqu’à 100% du capital que vous avez investi. C’est un peu comme placer de l’argent en bourse à ceci près que les sociétés sur lesquelles vous misez ne font pas partie du CAC 40 et ont un risque de défaut bien plus élevé.
Neuf fois sur dix vous aurez affaire à des sociétés qui rencontrent des difficultés à obtenir un accord de prêt de leur banque. Il pourra s’agir de sociétés en création (start up), récentes, ou encore plus anciennes mais avec peu de capital etc… Cela ne signifie pas pour autant que ces sociétés feront défaut. D’ailleurs, si c’était le cas le crowdfounding n’existerait déjà plus mais le risque de perdre l’intégralité de son capital est réel. Alors comment limiter ce risque ?
Vous me direz : « mais… la plateforme sélectionne scrupuleusement les projets, elle réalise même une analyse financière et donne un score favorable, je peux donc investir les yeux fermés. »
Je vous réponds : « quel est son intérêt à vous dire que le placement est risqué si elle vous le vend ? »
Je ne suis pas entrain de dire que ces sociétés manquent d’intégrité mais il est important de signaler qu’elles sont juges et parties dans l’opération. En effet, dans le cadre du « credit crowdfunding » elles perçoivent une commission de la part de l’emprunteur sur chaque contrat qu’elles mettent en place avec un particulier. Parfois même, elles touchent des commissions complémentaires à chaque date anniversaire. Lors d’un « equity crowdfunding », elles touchent une commission à la mise en place de l’opération et prélèvent en moyenne 20% du montant total des dividendes distribués.
Dans les faits, le rôle de la plateforme se limite le plus souvent à un rôle d’intermédiaire. Elles mettent en relation l’entreprise et le particulier, établissent le contrat entre le professionnel et le particulier mais en aucun cas elles ne sont parties prenantes au contrat. Cela signifie que si la société à laquelle vous avez prêté de l’argent venait à faire faillite, vous pourriez perdre 100% du capital que vous avez investi. Bien sûr, vous aurez des recours contre celle-ci. La plateforme limitera son intervention le plus souvent à un appui administratif avec la rédaction et l’envoi de la mise en demeure ou peut vous mettre en relation avec des cabinets de recouvrement partenaires. Mais, sachez que tout ceci serait à votre charge…
Voici donc nos conseils pour limiter votre risque :
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Bien choisir la plateforme
Certaines plateformes proposent des fonds de garantie pour limiter votre perte en cas de défaut de l’emprunteur. Elles peuvent couvrir entre 15 et 30% de votre placement. Ce simple fait est rassurant car la plateforme aura tout intérêt à sélectionner correctement les projets afin d’éviter de puiser dans son fonds de garantie.
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Bien sélectionner le projet
C’est évident mais il faut être convaincu par le projet dans lequel vous investirez. Ne pas investir dans des projets que vous ne comprenez pas bien ou qui ne sont pas clairs.
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Eviter les financements sur des durées trop longues
C’est mathématique, plus la durée du financement est courte et plus vous avez de chance d’être remboursé en totalité.
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Diversifiez vos placements
Pour limiter votre risque, il est préférable d’investir 10 fois 100€ qu’une fois 1000€.
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Avoir recours à un consultant extérieur
Si vous investissez des sommes importantes, le meilleur conseil que je pourrais vous donner sera d’avoir recours à un consultant indépendant. Un analyste risque fera parler les éléments financiers et mettra en lumière toutes les zones de risques. C’est un excellent conseiller pour prendre les bonnes décisions.
Une réflexion sur “ CROWDFUNDING: COMMENT ÉVITER LA PERTE DU CAPITAL INVESTI? ”
Bonjour,
J’ai moi même investi recemment dans une start-up selon le crowd funding et votre article m’apprend des choses notamment sur l’envers du decor,
Merci pour ces petits trucs à savoir, dom’age que l’article n’existait pas juste avant que j’investisse
Continuez comme ça , ça aide vraiment